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Le château Hélix

Le château Hélix est un vaste édifice localisé dans un recoin totalement perdu de l’Isère. De ce lieu, on ne sait que relativement peu de choses. Toutefois, notons qu'un ouvrage historique est en finalisation sur le château, rédigé par Christophe Meuret. Faisons le point ensemble sur ce bel édifice.

La construction actuelle date du XVIème siècle. Pour les raisons que jamais un propriétaire ne l'a demandé, le château ne fait pas l’objet d’un classement monument historique, ni même un placement sur l'inventaire supplémentaire. Cela empêche les actions de la DRAC. Il y aurait eu en lieu et place un château médiéval auparavant, dont il ne subsiste plus rien à ce jour.

Ce n'est pas un endroit facile, car il traîne la sulfureuse réputation que des personnes mal intentionnées crèvent les pneus des voitures. Est-ce réel ? Évidemment, personne ne sait si cela sort du seul esprit déglingué d'un urbexeur qui chercherait à conserver une espèce de pré carré. Quoi qu'il en soit, je gare la voiture fort loin, et me sens tout de suite espionné. En cause, la grande déglingue des parties de guerre d'airsoft. Soudainement un samedi, voire même pleine semaine, quarante à cinquante bagnoles et dans le château, c'est Marioupol.

L'activité moderne de ce château est connue par bribes en ce qui me concerne, cependant un ouvrage filmé est en tournage afin de recueillir les témoignages. Il s'avère qu'au 18e siècle, on relève que la vaste bâtisse a servi d'établissement thermal. Nous relevons ensuite que ces thermes ont fermé en 1926. Sur l'arrière du château, une immense verrière sur trois niveaux permettait de prendre des bains de soleil. L'eau des thermes venait d'une source chaude pompée plus bas dans la vallée. La construction dans les années 50 d'un immense barrage noya la source et mis fin à l'activité. La pompe est sous les eaux. On peut d'ailleurs encore ressentir le courant d'eau chaude en se baignant en contrebas du château.

Ensuite le lieu a servi de colonie de vacances pour des enfants de la Seyne-sur-Mer. Cela peut expliquer, en de nombreux espaces, la subsistance de chaises et de tables relevant du scolaire, ainsi que la transformation des pièces d'apparat en vaste salle de classe du genre « Placoplatre et compagnie ». Doit-on aussi en déduire que les innombrables skis proviennent de cette période ? De nombreuses personnes évoquent avoir travaillé pour la colonie. C'est la période heureuse du château.

Par la suite, le site a servi de centre de désintoxication pour des toxicomanes. On trouve dans un des greniers de très nombreux papiers qui évoquent ce genre d'activité. Cette activité, pour diverses raisons qui resteront dans un tiroir de silence, ont été néfastes. Il était pratiqué un sevrage dur, ce qui était difficile à vivre mais en contrepartie efficace. Des sévices très grave ont ou auraient été pratiqués. C'est une histoire à part entière qui sort du cadre.

Et puis vient l'année 1998, qui signe la fin de toute activité : arrivent la solitude, l'isolement, bref une pléthore d'abandon pour ce lieu qui peu à peu, se voit ouvert à tous les vents. Il est tout d'abord placé un gardien et puis pour diverses raisons qui nous échappent un peu, celui-ci est destitué. Démarre le vandalisme féroce. La maison est incendiée, la Lamborghini pourrie part avec.

Ce qui fait le charme de ce château, de là où il tire son nom Hélix d'ailleurs, ce sont les deux colonnes d'escaliers en hélice, qui donnent un charme indéniable, inoubliable aussi. Il s'avère en outre que le reste du château comporte nettement moins d'intérêt, les pièces sont somme toute relativement banales. Il s'avère malgré tout que la cour est belle, auréolée d’un étrange bâtiment à deux étages implanté au fond du U, c'est plus que curieux : un mirador de grand charme.

Ensuite, on retrouve tous les grandes attraits de l'urbex, à savoir de la grande défonce à certains endroits, des planchers pourri, des fenêtres qui claquent, du sombre à araignée glauque, du grenier ultra-solitaire. La vue sur la campagne environnante est absolument formidable. Les prairies paraissent si petites, si éloignées, tout ça pour un château d'une si grande taille. Mazette c’est beau.

J'ai eu beaucoup de bonheur à visiter ce lieu ; peut-être est-ce dû à son isolement une féroce, c'est un peu l’impression de profiter d'un monde enfoui dans l'oubli.

 

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