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Les thermes roses

Les villes thermales ont souvent un petit quelque chose de particulier qui les rend formidablement attachantes ; seraient-ce les casinos, les hôtels fastueux, cette impression de luxe ou chaque petit détail compte ? En cela Vichy figure dans les têtes de liste.

C'est de la sorte que j'ai commencé à m'intéresser aux bâtiments de thermes abandonnés, tout en ayant l'étonnement qu'il y en ait un sacré paquet : verts, roses, bleus, trois établissements de jaunes, le multicolore, deux établissements de blancs. Et encore, chaque mois viennent s'ajouter de nouvelles découvertes.

Il est de fait que certains centres thermaux ne se portent pas forcément bien, certaines faillites attendent au coin de la rue. Rennes-Les-Bains semble quelque peu haï par son public, cela n'augure rien de bon.

Aujourd'hui je vous amène dans un lieu très connu, mais qui pour autant témoigne d'un faste somptueux : ce bâtiment est une pure merveille d'architecture, les thermes roses.

Aussi étonnant que ça soit, la construction de ces thermes n'est pas ancienne, il s'agit du tout début du XXème siècle. Il existait une station thermale en lieu et place, elle a été rasée afin d'implanter ce bâtiment. Il est établi sur les résurgences d'eau chaude, de manière à capter les sources.

La fermeture de l'établissement date d'il y a 20 ans. La mairie a alors racheté la structure à l'euro symbolique, afin de la protéger des dégâts qui progressent à toute vitesse. Les bâtiments ont été vendus il y a quelques années pour plus de 700.000 euros. La société immobilière qui a acheté est conspuée par les clients pour le fait de ne tenir aucun délai, ce qui peut expliquer que le bâtiment soit toujours nulle part aujourd'hui. Le projet consiste à la construction d'un hôtel de luxe, de chambres avec balnéo, piscine, spa, restaurant, salle de séminaire.

Les thermes roses sont parmi les plus beaux de France, sans exagération aucune. Ils sont la mémoire vivante de ce que furent les cures thermales en début du XXème siècle, notamment cette exubérance de faste et de richesse. La ville elle-même semble tout droit sortie d'un Claude Lelouch grandiloquent.

L'extérieur est basé sur une architecture inspirée de l'antique, notamment avec les grosse colonnades imposantes. L'intérieur me fait penser à du rococo italien, avec le déluge de marbres, de stucs, de moulures.

Le bâtiment est composé d'un vaste hall d'accueil appelé promenoir, qui témoigne d'un style très affirmé sur le faste : marbre rouge pour les colonnes, stucs à foison, toiture en moulures. Le tout, même s'il est exubérant, témoigne d'un bon goût équilibré. Derrière se trouve un vaste atrium couvert d'une verrière, c'est le patio.

Les thermes sont étagés sur deux niveaux, formant un vaste rectangle autour de l'atrium, avec un côté dames et un messieurs. Les locaux qui réceptionnent les sources sont à ce jour glauques : ça souffre d'humidité. L'ensemble est sinon composé de vestiaires et de cabines de soins. Tout est en mosaïque de faïence, ce qui est d'une extraordinaire beauté.

Les lieux sont actuellement visitables lors de certaines journées du patrimoine. Le site est classé à l'inventaire supplémentaire, ce qui est plutôt positif. Il est seulement à espérer que la transformation ne soit pas trop destructrice quant à cet exceptionnel reliquat du passé.

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