Le manoir Gobba, Vienne, Isère
Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.
Ce manoir a été visité de manière complètement impromptue. Je venais de me casser les dents sur un très vaste site industriel, une usine désaffectée qui sera bientôt rayée de la carte. Je n'avais jamais vu autant de caméras et de détecteurs : une véritable déclaration de guerre. Suis parti, ça ne sert à rien.
En quittant le parking, ma vision fut attirée par un manoir, je partais... Putré, c'est que le demi-tour est malaisé, mais il faut aller voir. On dirait en effet que c'est en bien piètre état.
Dès le premier mètre dans la longue allée d'accès, dans un vaste parc arboré devenu une jungle, j'ai ressenti la violence. Et je peux dire que ce genre d'intuition me trompe rarement.
Il s'agit d'un manoir d'un fabriquant de vitres : Emile Gobba. Il était très connu, voire même reconnu comme étant l'un des meilleurs, peut-être même "le" meilleur.
Du coup, le manoir témoigne d'une ancienne opulence. Placé sur un tertre, la vue dominante sur la ville est extraordinaire. Il a fière allure, malgré les vagues hostiles de dégradations. En contrepartie l'intérieur témoigne d'une certaine modernité voire même de banalité. Ceci étant, ce n'est pas Madame de Pompadour et c'est joli.
Par contre la violence oui. A l'intérieur, tout a été méticuleusement explosé. Mais alors comme qui dirait fracassé. Pourquoi tant de haine ? Les objets pillés éparpillés, les planches brisées, les fenêtres arrachées. Comme une vengeance.
En partant, sans spécialement traîner, un toxicomane se pique sur l'ancien terrain de tennis. Son mastiff ne bouge pas, proche de son maître, calme. J'évite deux jeunes gens qui montent vers les anciens bureaux de la société, je me cache. Quelques instants après, les derniers vestiges de vitres explosent. Temps de partir.
Les Gobba devant la piscine du manoir, années 70.
Cette piscine était auparavant d'une immense beauté, avec de belles céramiques. La connerie crasse en a eu raison.