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Le Grand Dauphin, Bourg-Saint-Andéol

Le Grand Dauphin est un parc aquatique abandonné localisé au nord de Bourg-Saint-Andéol, Ardèche, le long du Rhône. Cet établissement a fermé sur décision de l’administration. La raison invoquée était la construction en zone inondable. Ce fut un lieu de très forte conflictualité. Retour de la visite et historique.

Trouver ce lieu peut s’avérer assez déroutant, tant c’est noyé dans une végétation luxuriante. Je m’y suis perdu stupidement plusieurs fois, des chemins menant à rien si ce n’est un pseudo déluge de ronces. En fait peu importe, c’est ludique, c’est calme, ça ne dérange personne.

Après, est-ce un réel spot urbex ? Car après tout c’est juste une piscine de plein air dans un capharnaüm de végétation. Je dirais qu’il s’agit avant tout d’un lieu pour le drone, car le nez dans le guidon, on n’y voit guère autre chose qu’un vieillot bassin en béton. En drone, le magnifique se dévoile. Comment ont-ils pu tracer quelque chose d’aussi parfait ? Saisissant, vraiment.

Le parc aurait ouvert ses portes en 1991, et les a fermées en 1996. Il s’agissait de l’Aquatorial Parc. L’établissement était dirigé par Bernard Constanzo.

Bernard était constructeur de toboggans. Il a souhaité rentabiliser une affaire en montant un parc aquatique à Bourg-St-Andéol. Ce fut d’ailleurs un succès, avec une fréquentation régulière. Certes, le fond de la piscine n’est pas bleu, c’est un peu rustique, chacun en profite malgré tout dans des conditions agréables. L’aventure bascule en 1993, au même titre que la clinique Saint-Michel de Pierrelatte.

Le Rhône entre en crue. Le parc aquatique, localisé à 60 mètres du Rhône, se voit littéralement noyé. Bernard est réfugié sur une toiture de bâtiment, c’est un hélicoptère qui vient l’hélitreuiller. A partir de ce moment là, l’administration s’acharne sur lui, dans un premier temps en trouvant tous les défauts du monde à son installation, secondement en ordonnant la fermeture administrative du lieu.

Reste toutefois que les terrains ont été initialement vendus par la mairie, en occultant totalement qu’il s’agissait d’une zone inondable. Le maire de l’époque, Jean-Marc Serre, avait fait un argument de campagne cette ouverture de parc aquatique. Alors, qui trompe qui ? Bernard est lésé et attaque la mairie en justice à Privas.

Ce qu’il advient par la suite reste désormais perdu dans les méandres du passé. Tout autant que le destin de Bernard Constanzo, devenu introuvable où que cela soit. Reste désormais, 28 ans après, le souvenir du dauphin. Puisse cela garder un fragment de mémoire de Bourg-St-Andéol.

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