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La villa Flore

La villa Flore est un endroit curieux. C’est une bâtisse abandonnée dans les pinèdes. Elle appartenait à un avocat, député, sénateur, maire, conseiller général. Nous sommes dans les hautes sphères de la politique. Cette résidence était-elle sa principale ? Nous sommes portés à croire que non. Il aurait quitté ce lieu en 2004 à la suite de multiples défaites politiques (après une carrière brillante), ajoutant qu’il est décédé ailleurs et inhumé ailleurs encore.

La villa offre un aspect extérieur purement hostile. Elle ressemble à un blockhaus dont les parois brutes de béton sont repoussantes. Est-ce dû à cet aspect proche de l’architecture brutaliste ? Est- ce encore provoqué par les arrondis, rappelant les bunkers échoués sur les plages de Normandie ?

Ce sentiment peu avenant est renforcé par le fait que la villa est noyée dans une épaisse canopée de pins. Ces arbres, relativement fragiles, se sont effondrés sur la villa, laissant un paysage prenant la route, année après année, du chaos total. Ce qui est en contrepartie étonnant, c’est que l’intérieur de la villa est plutôt avenant : beau salon, belle cuisine. Bien malheureusement, j’ai eu des difficultés folles à ouvrir les volets, certains sont restés clos.

Jacques est décédé en 2014. Dans la maison subsistent quelques photos officielles, un nombre restreint d’images reconnaissables de la villa. De nombreux courriers attestent que son épouse, Flore, aurait géré cette villa un temps encore, avant que tout ne plonge dans une situation d’abandon total.

Dans l'année 1994, les parents de Flore sont accueillis à la villa, probablement afin d'être assistés en leurs vieux jours. Il s'agissait de Georges, masseur-kinésithérapeute, et Suzanne.

Lors de mon passage, trois jeunes personnes étaient venues pour casser. Gênées par ma présence, leur funeste projet fut stoppé, ou tout du moins juste légèrement reporté. Au gré de travaux de rénovation devenant peu à peu considérables, cette villa pourrait presque offrir un cadre paradisiaque. L’abandon est une bien belle tristesse et cette bâtisse condamnée, l’on s’en doute.

Visiter la demeure d’une personnalité politique plonge dans un curieux sentiment de répulsion. Nous sommes plongés dans un sacré mélange. Villa hideuse d’extérieur, belle d’intérieur, révulsion historique, respect dû aux familles pourtant inhérent. La cuisine est particulièrement esthétique. Il est difficile en fin de compte de tirer une conclusion sur un tel endroit ; en toute simplicité ce qui est certain, c’est que cela reste mémorable.


La villa est profondément enfouie dans les pinèdes.


La terrasse offre aujourd'hui l'un des rares espaces dégagés.


Le salon, inchangé, mais victime de vandalisme.


La cage d'escalier et son lustre très particulier.


La cuisine, d'un aspect très chaleureux.


En bas de l'escalier, ce sont les chambres.


Aucune possibilité d'ouvrir les volets, qui étaient électriques.


Une seconde chambre.


A l'extérieur, quel aspect bunker !


Et voilà le drame, ces arbres effondrés sur la villa. Et au vu de comment les autres penchent, ce n'est pas fini.


L'ancienne piscine, occupée par des grenouilles.


Du temps de la splendeur de la villa. On reconnaît bien les volets et les murs.


Une rare photo de concert dans la villa. Reconnaissez-vous le lustre qui pend dans l'escalier, à ce point inchangé ? Il chante dans la villa au moindre coup de vent. Les fenêtres, les volets, tout est pétrifié, identique encore aujourd'hui.

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