La maison Chat
Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.
Aussi simplement que je ne fais plus d’urbex, je me plais à retranscrire les récits de visite et les photos d’autres personnes.
Nous sommes ici dans ce que l’on peut appeler un sommet de l’abandon : recoin isolé de campagne, un village certes touristique (de niche l’on dira), mais surtout un endroit isolé faisant preuve d’une absence de fréquentation. Que c’est paisible, que c’est reculé ! Aussi loin que puissent remonter les quelques street-view disponibles, l’abandon est flagrant. Le simple minimum est 2009, mais de toute évidence c’est antérieur. Une date plausible est 2005, au vu du dernier calendrier.
Aucun nom de famille ni aucune piste disponible pour identifier plus en avant qui a pu vivre ici, ni même un quelconque voisin à interroger. L’on aurait pu appeler cette habitation la maison Grand-Mère, la maison implosion, mais ce sera la maison Chat.
Cette maison fut barricadée de fond en comble afin d’empêcher les voleurs d’y perpétrer leur massacre, mais ce fut vain : ils ont déglingué un fenestron du garage. En y entrant, la première impression est celle d’un chaos total. En effet, deux pièces du premier étage ont dégringolé au rez-de-chaussée. Le plancher a rompu. De ce fait, le sol et le contenu du premier sont venus s’écrouler dans un entrelacs total de bordel indescriptible.
En somme, la porte d’entrée de cette maison donne sur un énorme trou. Heureusement qu’une épaisse couche de toiles d’araignées témoigne sans détour que ça fait des années et des années que plus personne n’est venu – on peut comprendre.
Avançant dans la maison, tout d’un coup dans la pièce d’à côté, un énorme boum badaboum se fait entendre. Serait-ce contre toute attente un voisin qui débarque ? (Comment cela se pourrait-ce puisqu’il n’y a aucun voisin ?). Les pieds instables dans un fatras de plaques d’isolation déglinguées, la lampe révèle un chat acculé dans une cuisine en impasse, l’animal est terrorisé. Quelques mots doux et rassurants lui permettent de comprendre qu’il sera possible de fuir. Il détale à toute allure sans laisser une quelconque facture derrière lui. Le pauvre !
Grimper à l’étage n’est pas une mince affaire, car seul le dessus d’un meuble permet d’atteindre le plancher à moitié dévasté, rongé d’humidité. Les pièces démontrent sans surprise que tout a été intensément retourné pour du vol que l’on dira plus que sauvage. Manquer de respect à ce point est incompréhensible.
La petite grand-mère qui habitait là devait vivre modestement en toute quiétude. Malheureusement en l’absence du moindre document administratif, la personne ayant visité n’a pas pu en dire plus.