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L'hôtel abandonné

C'est un endroit trouvé totalement par hasard et sa découverte ne sera ni plus ni moins qu'une simple résonnance à ce que je tentais alors à proximité. Confus ? Je m'explique !

Les viaducs d'autoroute ont plusieurs architectures possibles. Je tentais alors d'entrer dans le caisson béton d'un fameux gros ouvrage à câble de précontrainte : le même bazar que le Jules Verne à Amiens où j'avais été en échec. Le caisson du viaduc est traversé par une forêt de câbles de précontrainte s'entrecroisant dans un entrelacs de formes complexes. C'est très esthétique. Me voici donc en Occitanie à la première culée du viaduc. Echec. C'est une forteresse. Ca augure du mauvais ; il ne me reste qu'à aller à la seconde culée pardi...

Le trajet par la voie aérienne fait moins d'un kilomètre, celui par la vallée est un périple. Et là mi-parcours, à un croisement de routes, je tombe sur cet hôtel à l'abandon. Ni une ni deux, un petit bonjour aux touristes stationnés, et j'y vais !

C'est un hôtel qui fut ouvert de très longue date, car l'on en retrouve des cartes postales à l'aspect remarquablement ancien, mais non datées. Cet établissement se trouvait aux croisements ultra stratégiques : de deux routes nationales majeures, d'une voie ferrée de Paris vers le grand sud, au bord d'une rivière dans un cadre majestueux. Autant dire que cet établissement gastronomique a dû connaître du passage.

Puis, les mauvaises ondes ont commencé à s'accumuler, plongeant peu à peu l'établissement dans un désastre financier.

On cite ? L'ouverture de l'autoroute A75, provoquant que cette vallée échancrée est devenue saison après saison désertée de son tourisme de transit. La désaffectation graduelle de la ligne SNCF au profit des lignes TGV, de même c'est ça en moins de passage. L'ouverture de la plus grande carrière de granulats du département, à ce titre même titanesque à l'échelle de la région, entrainant un charroi de camions devant l'établissement, ce allié à la voie ferrée devenue un potentiel industriel. Tout ce pire du pire a mené à la faillite.

Sans que la date de fermeture ne soit connue, on parle des années 2000. Les prix des chambres sont indiqués en euros. Les prix étaient plutôt modestes, mais peut-être est-ce dû au fait que de nos jours, absolument tout est devenu inabordable, la France désire de tous ses voeux rejoindre le triste état du Vénézuela.

Suite à la liquidation judiciaire, une vente aux enchères a été réalisée, avec une mise à prix extrêmement modique. Ce qu'il en advient ensuite est un mystère à notre échelle, tout étant que l'établissement plonge dans un état d'abandon profond et un vandalisme du plus virulent. Pourtant, que ce lieu pourrait appeler au recueillement et à la contemplation... Non, il faut que les entreprises de démolition passent : tags, déchets, tout est brisé. Il me faudra quelques milliers d'années pour pouvoir comprendre ce comportement.

C'est un hôtel qui est qualifiable de plutôt vaste. Que va-t-il advenir d'un lieu pareil ? A force de vandalisme exacerbé, le seul avenir sera d'être purement et simplement rasé.

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