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La maison télés
C'est un lieu pour le moins trouvé par hasard. Sur la route du retour, mon regard fut attiré par une habitation en état d'abandon. La route est si fréquentée et difficile, ce n'est qu'un bon kilomètre plus loin que je la pointe, un peu au hasard, dans la catégorie des à vérifier et caetera !
Du coup une semaine plus tard, lorsque la route-obligée me fait passer par là, c'est en début de soirée que je vais voir. La route en tournant s'avère ni plus ni moins qu'un semi-enfer, dès lors je stationne la voiture dans une petite route paisible, au-dessus.
Ne reste plus qu'à traverser de grandes pâtures pour m'y rendre. Tout va bien, mais pas de chance, la porte est fermée. Je suis prêt à laisser tomber quand soudain, mon regard est absorbé par la grille d'une ancienne auge à vaches, au sol. Ca peut servir d'échelle. Du coup, y monter comme y descendre s'avère éminemment facile.
Cette maison ne comporte plus aucun vestige de la vie d'antan.
Elle a servi de relais sous Henri IV. Sur ce grand chemin de communication, les calèches s'y arrêtaient. Les chevaux étaient abrités au sein de la vaste grange. Plus tard ce fut habité, le dernier quitta les lieux en 1977. Point de réparateur de télé ici, il s'agit simplement que le bazar a été regroupé.
Je remonte paisiblement et range mes chaussures. Une dame m'aborde, avec son petit Lucas : vous avez été à la maison en bord de route ?
- Oui bien-sûr !
Elle m'explique alors que du voisinage m'a vu dans les prés et a vite passé un petit coup de téléphone. Normal dans la ruralité. Ah mazette je ne voulais pas déranger !
Cette dame et son mari tiennent une ferme d'ovins à viande et 500 ruches. Ils ont obtenu cette maison lors de l'achat de la ferme. Quand en viendra le moment, ils souhaiteraient la rénover, reste toutefois que le renouvellement de la toiture de la grange est très compliqué étant donné qu'il faudrait intervenir depuis la route : c'est pour le moins impensable.
Ces gens ont eu des difficultés sans nom avec l'urbex. Si les vols ont provenu d'une autre communauté, il y eut surtout de la casse pour entrer dans le bâtiment, et pas qu'une seule fois. Le fermier excédé y a fait placer un détecteur de présence, menant l'auteur à devoir reconnaître son tout joli travail.
Voilà pour la petite histoire de la maison Télés. Du coup à chaque fois que nous passerons par-là désormais, nous irons passer un petit bonjour à la famille de fermiers !
