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La boîte de nuit Tropicale
Nous voici en visite d'une ancienne boîte de nuit plutôt familiale, localisée dans un village. L'établissement en soi n'est pas bien vaste, il s'agit d'un lieu qui fut comment dire, le petit repaire du coin, apprécié de la jeunesse. Apprécié à sa juste valeur, le succès fut largement au rendez-vous.
Lorsque j'arrive sur place, je ne sais pas du tout à quoi m'attendre, ce dû au fait que ce point figurant sur ma carte est muet : tout juste ai-je repéré une habitation en état dégradé - donc abandon - mais je n'en sais guère plus.
En entrant dans la maison, je constate des dégâts ultra intenses et suis prêt à faire demi-tour. Par acquis de conscience, je monte à l'étage de la maison et ne trouve que misère et désolation. Tout fut intensément saccagé. Cette passion de tout casser, je ne la comprendrai résolument jamais.
Prêt à déguerpir, je descends dans le couloir d'entrée. Au devant de mes pas, un escalier descend, décoré de bambous. Bon allez, vite fait la lampe, je vais aller voir...
Et là surprise : c'est vaste. C'est en fait un agrandissement de la maison, une spacieuse extension, qui a permis à l'époque la constitution d'une boîte de nuit, trois salles aux ambiances différentes.
Un vaste patio donne sur la rivière immédiatement avoisinante. Même si ce n'est plus vitré, on ressent une ambiance espagnole du plus agréable. C'était le bar. Il subsiste sur le comptoir des tickets de boissons.
Derrière se situe une assez grande salle obscure, qui constitue le clou du spectacle. Les murs sont décorés de peintures de mesdames dans des positions plus que suggestives. C'est très bien peint, ça donne plein de couleurs et en réalité, c'est ni plus ni moins carrément étonnant.
L'originalité ne manque pas au rendez-vous. Comme à l'habitude des boîtes de nuit abandonnées, c'est sombre, c'est sale, c'est glauque ; c'est un univers de toc bling-bling que seuls les spots clignotants et le déluge de musique assourdissante faisait vivre dans un univers si particulier.
Cet établissement a connu un succès fort de par son côté familial : petite boîte sympa proche d'une ville, restant simple et à l'écart. Pas de nuisance de voisinage, ça vivait bien. La sélection de musique, tout spécialement axée sur des tubes des années 80, était hautement appréciée.
La boîte a été créée en 1983. Au début il s'agissait uniquement d'une maison, cossue toutefois, mais voilà juste cela. C'est avec force de détermination que les agrandissements furent réalisés. La boîte ferme en 1995, puis au gré de nouveaux projets, rouvre en 2003. Les peintures des mesdames sont datées de 2004.
Dans le déroulé des dernières années, il y eut des changements de propriétaires, amenant des gestions pour le moins erratiques, tout du moins c'est ce que la presse en décrit. Cela a plongé l'établissement dans des situations financières proches du doute, puis à la fermeture définitive.
Le lieu fut surtout connu pour un évènement retentissant en août 2006. Coeur de la nuit, un conflit éclate sur la piste de danse. Une personne part au vestiaire, se prépare à partir selon un témoignage, revient à la piste selon un autre discours, les coups de couteau sont donnés.
Un procès en première instance puis en appel en 2007 aura mené cette personne en détention.
Le lieu est abandonné depuis une dizaine d'années et malheureusement, fait l'objet d'un vandalisme absolument forcené. Il ne reste plus grand chose mais tout du moins, que d'amusement à découvrir ces peintures !
