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Les antennes radar

Signe d’une région faite pour cela, ou bien simple coïncidence ? Le temps de ce matin là démarre par une pluie fine collante et transie. Par la suite, les routes sont noyées dans un brouillard pâteux. Les paysages, plats et dénudés, sont d’un dépressif intense. Probablement cela fut-il simplement la question d’un moment car les autres photos de cet endroit que nous connaissons ne sont pas autant marquées par la mélancolie.

Il s’agit d’un ensemble de trois antennes qui dans un passé lointain faisaient partie d’un domaine militaire. A la suite de la mise en abandon, les terrains ont été rétrocédés ; il est question régulièrement de les raser, ce qui répond à une logique parfaitement compréhensible.

Cette installation, créée dans les années 60 en plein contexte de guerre froide, avait pour but de faire la captation d’objets volants non identifiés. Plus précisément, par l’action des radars, le but était de capter le passage d’avions à grande vitesse ne s’identifiant pas auprès de l’aviation civile.

Si l’on doit être exact, ce ne sont pas des radars, mais un réseau hertzien pour les communications radio de l’armée de l’air. Les bases relai sont toutes construites sur le même modèle standardisé. Elles permettaient la communication de l’armée en dehors des réseaux des PTT, jugés non fiables.

Il existe une théorie absolument fumeuse sur le fait qu’un ovni serait passé, à la suite de quoi un accident de chasse exista. Par la suite le personnel de la station eut de graves problèmes psychiatriques ; cela entraina la fermeture de la station. L’article en question ne mentionnait pas que la tour Eiffel donna de grands coups de pieds dans les radars, ce qui est un grand tort et manquement au devoir de mémoire. Bref de manière factuelle, la station ferma ses portes en 2006 pour cause simple de matériel devenu techniquement obsolète.

L’implantation de cette station hertzienne fut choisie pour la plus parfaite platitude du paysage – l’on en parle, c’est libre de tout – et aussi parce que d’un côté Paris, de l’autre Orléans, tout va très loin facilement, même si en somme les radars n’ont pas besoin de ça pour prouver leur efficacité. A la suite de la fermeture, un démantèlement eut lieu. Le vandalisme que l’on peut observer émane d’activités récentes, comme tout et partout.

Désormais le site, dénué de tous cuivres, la pollution laissée sur place, est envahi d’une végétation luxuriante du plus agréable. Un renard fuyant occupe le site, sans parler des probables sangliers, c’est un site clos havre de nature et de paix. Les photos sont probablement les plus moches du monde, que cela soit, puisque cela fait simplement partie de cet instant.

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