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La maison abandonnée Marie-France

Nous avons reçu les photos d'un voyageur et nous en avons fait la synthèse historique.

Voici la visite d’une ancienne ferme abandonnée, située dans un recoin complètement insoupçonnable. C’est à ce point inconnu sur toute la ligne qu’elle a été signalée à notre équipe – nous l’ignorions. Pour simple info, nous étions déjà intervenus à quelques kilomètres de là, deux ans auparavant.

Il s’agit d’un vaste domaine agricole, dont nous serions tentés – par la géographie – d’affirmer qu’il était vinicole. Cependant, de par l’absence de pressoir et de chai, de par la multitude de cagettes aux dimensions variées, nous pensons que l’établissement évoluait dans une polyculture plutôt variée.

C’est un établissement dont l’origine est très ancienne. C’était un tènement défriché au moyen-âge par les moines de l'abbaye d'Aiguebelle. Cela a donné naissance, quelques encablures plus loin, à une ferme encore établie à ce jour. En ce qui nous concerne, le bâtiment n’est pas médiéval. En contrepartie, il apparait sur la carte d’état major en 1820. La structure laisse à penser à des remaniements durant le temps.

Cette ferme était tenue par André et Félicie. Par méconnaissance, nous avons été les rechercher au cimetière (ignorant tout au départ). Erreur grossière. Ils habitent deux petites villes plus loin ! Il aurait donc été très malaisé de retrouver leur tombe.

André et Félicie ont eu une fille, du prénom de Marie-France. Cette dernière a étudié à la sous-préfecture voisine. Selon toute vraisemblance, la famille au grand complet a toujours habité cette maison, deux villes plus loin. La ferme serait du coup reléguée à un lieu de travail, avant d’être un lieu d’habitation. Que cette ferme provienne d’un héritage familial ne serait pas en outre étonnant. Le lieu a continué de travailler, mais a cessé d’être habité.

Nous avons relevé des ancêtres possibles et probables, Joseph et Georges, dont les deux témoignent de liens forts avec l’entité urbaine « deux villes plus loin ». Il reste que la sépulture de Georges a été classée en reprise de concession et rasée.

Marie-France habite à ce jour à proximité de Narbonne.

En 2010, la vue street view démontre une entrée peu en forme. En 2014, de gros efforts sont déployés afin de fermer (barrières, panneaux). En 2025, l’état de ruine est total suite aux déprédations des visiteurs. De par le vandalisme d’une férocité extrême, les visiteurs ont souillé la mémoire de cette famille. Au vu du matériel présent en place, on devine tellement qu’André savait tout faire de ses mains. Tout le contraire des gens de nos jours.

De par sa localisation complètement enfouie dans une forêt de chênes verts, la ferme représente un petit coin de paradis. C’est tellement calme et apaisant. Bien entendu, il n’est possible de vous présenter que la résultante du vandalisme. Sachez en tout cas que c’est un lieu de paix et de sérénité.