En novembre 2008, Nicau Elias a sauvegardé un grand nombre de cahiers de surveillance de l'ancienne cokerie d'Anderlues. En voici la restauration, pas à pas.
Tous ces documents ont été déposés pour conservation et protection auprès du musée de la mine de Halanzy - Musson en 2014, et ont été totalement détruits par Jean-Claude Noben, gérant du musée, en 2018.
Les ouvrages avaient deux deux
principaux défauts :
-Une crasse de poussier de coke, extrêmement incrustée dans
les couvertures, gouttières, soufflet, et les dos. Quand la couverture
était en percaline, il fallait frotter avec une éponge abrasive,
avec les deux mains et de tout son poids, pour espérer enlever
la moitié du noir. Les tranches étaient aussi gravement
touchées, mais c'est fort difficile à corriger, si ce n'est
à la balayette...
-Une déchirure des dos, particulièrement pour les couvertures
bon marché cartonnées. Du coup, les plats étaient
célibataire, le soufflet était déchiré, le
dos de toile était déchiqueté et partiellement inexistant.
Le lavage
La
première étape consiste à nettoyer les couvertures du poussier
de coke. Comme en témoigne la couleur de l'eau et la celle de l'éponge,
c'est une étape capitale ! Les couvertures de percalines sont brossées
car la poussière noire s'insère dans les rainures.
Un
ouvrage rouge avant nettoyage.
Après
un premier nettoyage, il est déjà plus rouge ! Par contre, les coins
et les bords ne sont pas encore bien nettoyés. C'est plus délicat
à faire parce que le pelliculage plastique est déchiré, c'est
une fragilité du plat.
Les
ouvrages sont déposés à sécher. On se rend compte
alors qu'ils n'étaient pas tous noirs !
Après
séchage, le plat et surtout les gouttières du bradel sont nettoyées
à nouveau avec un essuie-tout. On voit une fois de plus que ce n'est pas
inutile.
Si
les couvertures en percaline ont bien tenu, celles en carton sont fort dégradées.
Quelques
ouvrages au séchage.
Le chemisage
Les
dos étaient très abîmés. Il a été choisi
de les recoller par une méthode
très simple, du papier collant
à large bande.
Détail
sur une toile de jute fort dégradée à cause de l'humidité.
Le
résultat après recollage n'est pas fondamentalement esthétique,
mais ça permet une bonne préservation.
C'est
donc le même livre, avant - après.
Le souffletage
Les
ouvrages ont perdu leurs couvertures. Il faut recoller avec une colle à
chaud (dégueulasse !) et ensuite maintenir les couvertures avec du papier
collant large bande.
Certaines
couvertures défoncées sont recouvertes intégralement d'un
film plastique.
Affaire
à suivre (avril 2009).