12 octobre - No lamp, you need a guide

Dans la pension, des voisins sont plutôt pénibles. Ca crie à toute heure du jour et de la nuit. C'est lourd. Se plaindre auprès d'eux n'y change pas grand chose. On retrouve les plaies au petit déjeuner, regard de tueur en série. Le petit déjeuner est merdique, donc Les Astres vont chercher du pain. Ca ne semble pas émouvoir le responsable (mais pourtant, le lendemain et surlendemain, nous aurons comme par hasard du pain frais).

Nous décidons de partir pour des sites nettement plus excentrés, relativement inaccessibles en dolmuş. De ce fait, nous louons un scooter. Pour toute cette journée, nous partons avec Gaby et Eran, deux israéliens rencontrés la veille, et victimes de la même arnaque que nous dans le bus de Yeni Aksaray.

Pour la location du scooter, le gars me demande mon passeport. Il remplit le formulaire. Name : Vincent Maurice. Bon ok, j'ai compris, je peux rentrer jusqu'en Belgique avec l'animal ;-)
Après quelques essais, nous sommes partis. Les Astres conduisent et moi je suis derrière. Je hurle au désespoir à chaque tournant un peu serré, à chaque trou, à chaque endroit où il y a des graviers ou des cailloux.

La première étape de notre petit voyage, c'est Kaymakli, une cité souterraine. Elle est réputée plus intéressante que Derinkuyu, parce que pour cette seconde, les bus de touristes y descendent par centaines, voire par milliers. Alors, que dire de Kaymakli ? Et bien la visite est intéressante, mais il faut passer au-delà de l'accueil qui est désagréable.

Ca commence par une allée du commerce qu'il est impossible de by-passer. Ils vendent tous la même chose et ne sont pas trop lourds (donc ça va). Par contre, le guichet est une horreur. Ils nous parlent à peu près comme si ce n'était pas possible d'y aller. You can't go, no lamp. Bon ok, on leur sort nos lampes frontales et là déjà, ça résout le problème. Ils nous font les tickets (augmentés et chers, 10 YTL par personne). Après, c'est l'armée des Mehmet. You need a guide. Hayir (non merci). You need a guide, you will be lost. Noon ! You need you need... HAYIR, hey quoi, stoooop, HAYIIIIR. Bon, après s'être débarrassé des sangsues, nous pouvons enfin descendre.

La cité souterraine est assez vaste. On y retrouve toute la structure des cités souterraines classiques, étables près de la surface, réservoirs de nourriture, cuisines, chambres, pièges, puits, dans les étages plus profonds... A noter certains passages nettement moins touristiques, où il faut s'enfiler de longues galeries très très basses (ramping à la fin, génial, la cité est sans fin, j'adore !). Ce n'est pas figuré sur le plan. On aura pu apprécier un bon nombre de meules. Ces grandes pierres rondes étaient roulées et servaient à obturer l'entrée du refuge en cas d'attaque de barbares. Ces meules sont je trouve représentatives des cités souterraines de Cappadoce.

A la sortie, on ne nous gave pas trop, ils ont bien compris qu'ils n'obtiendraient rien en insistant méchament. Il est midi et quelques, nous cherchons à manger. Pas de restaurant ouvert (ramazan, et puis on a pas beaucoup cherché), nous allons acheter du pain (toujours très bon dans les mehmet-shop) et du fromage à tartiner. Nous irons manger au dessus de la cité souterraine, au sommet de la colline. Des gosses mettent le feu à l'herbe. Heureusement, c'est sans conséquences.


Kaymakli.

Mazikoy.

Juste après, nous reprenons la route pour aller à Mazikoy, dit aussi Mazi Köyü, seconde étape de notre parcours. C'est un village à l'aspect très pauvre, bien paumé dans la brousse. Il y a aussi une cité souterraine. Le Mehmet, dont je n'ai pas bien compris le prénom, est en train d'attendre devant l'entrée. J'ai eu un peu de mal avec ce gars-là parce qu'il m'inspirait méfiance. Au final, je pense que cette impression était fausse. Il a été sympathique. Bon, il faut dire aussi qu'on lui a payé un mois de loyer pour sa maison, juste pour notre visite. Un prix cher, mais rien de bien prohibitif en somme, puisqu'il s'agissait de 10 YTL par personne, donc 40 YTL. Je précise que le prix d'entrée est libre, on donne selon notre satisfaction dit-il. Le même prix que Kaymakli me semble un bon compromis.

La cité souterraine de Mazikoy propose en grande partie la même structure que Kaymakli. Par contre, il y a certains aspects en plus qui sont fort agréables :
-L'architecture des cités souterraines est souvent basée sur des puits, montants ou descendants. Là, nous n'avons d'autre choix que de les emprunter à de nombreuses reprises. Ce n'est pas du tout pour de vieilles mamies poussives, mais c'est bien ludique. De plus, nous pouvons voir comment ça s'organise et visiter comme le faisait les habitants de l'époque (ou réfugiés).
-Ce dédale souterrain est beaucoup moins parcouru. On a donc un accueil personnalisé, avec guide, sans cauchemar de Mehmet lourds à crever.
-Ce souterrain est intéressant et pour les très motivés, il est possible de continuer la visite dans d'autres parts de réseaux, à droite à gauche.

Notre visite est assez mémorable, surtout du fait que le Mehmet semble avoir envie de s'amuser. De ce fait, il nous fait passer dans des trous pas possibles, juste histoire de nous faire peur ou de nous montrer une araignée. Au demeurant, on s'en fout de l'arachnide, ça nous permet surtout d'aller dans pas mal de recoins et ça, ça vaut franchement la peine, même si on ressort bien couverts de poussière.

Notre dernière étape est Mustafapaşa. La route est assez longue. Entre Güneyce et Ayvali, il y a beaucoup de lieux de stockage souterrain, comme à Ortahisar. C'est un endroit qui paraît intéressant. Il y a une notamment une colline qui est percée d'entrées de galeries souterraines, ça fait tout le tour et semble truffé de trous, un réseau que j'imagine en étoile. A la différence des autres, ces creusements semblent récents, dédiés au stockage de patates, il y a même de l'éclairage. Le manque de temps et le fait que nous sommes accompagnés (Eran et Gaby) entraîneront que nous ne nous arrêterons pas. Seul, j'aurais fait une pause à cet endroit.


Mustafapaşa

Mustafapaşa est une ville à peu près intéressante, mais loin d'être édifiante. C'est à faire si on a le temps. Certaines maisons ont une architecture grecque qui vaut le coup d'oeil. Pour terminer dans ce secteur, nous allons voir une église assez exceptionnelle. Je conseille à ceux qui sont dans le coin de ne pas l'oublier, parce qu'elle est fondamentalement différente de toutes les autres. Je ne suis pas spécialiste, mais il me semble que c'est parce qu'elle a été peinte par des grecs. Les peintures sont belles, abîmées bien sûr, mais pas au point des églises d'Ihlara par exemple.

Je fais pas mal de photos et le guide qui voulait fermer se demandait bien ce que je bricolais ! Sympathique le gars en question, loin d'être un Mehmet-pot-de-glue.


Ayios Vasilios Kilise

Ayios Vasilios Kilise

Sur ce, c'est notre dernière étape, nous entamons le chemin du retour. Nous cherchons une station essence et ce n'est pas si facile. Après le passage dans une où on nous dit que c'est fermé, nous trouvons finalement ce qu'il nous faut à Ortahisar. Les scooters sont rendus pile à l'heure, et sans problème à signaler. Nous ferons un repas au Firin Ekspress. Ils font des pide qui ne coûtent rien et c'est bon.

Le scooter, ça m'a bien liquidé ! Bref, une bonne nuit de sommeil.


Suite de la visite ici...

Sinon : Départ - Avanos - Zelve et Paşabag - Çavuşin, Vallée Rose, Vallée Rouge - Uzundere, Uçhisar
Göreme - Vallée blanche, Ortahisar, Aynali Kilise - Selime, Belissirma - Ilhara - Aksaray, Ürgüp - Kaymakli, Mazikoy, Mustafapaşa - Haçiksaray, Gülşehir - Ankara, Hisar - Retour.


Six cent photos de Cappadoce sont disponibles ici.

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