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octobre - Kaptan Osman
Avant de partir du logement d'Avanos,
et suite à la proposition de notre logeur, nous visitons la cité souterraine située
au fond de la pension. On y accède par une pièce comme une autre, sauf que la
fin de la pièce est constituée par un petit goulet. C'est le départ de sa cité.
Le développement général est assez faible, je dirais une centaine de mètres. Certains
passages sont en partie noyés. Je suis persuadé que d'immenses efforts de désobstruction
amèneraient jusqu'à l'autre bout de la ville. Effectivement, nous avons trouvé
d'innombrables preuves de l'existence d'une cité sous le vieux village troglodytique
cassé. Je n'ai quasiment pas de doute que tout cela communiquait il y a bien longtemps.
Cité souterraine d'Avanos. |
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Après,
nous partons en dolmuş pour Göreme.
Au centre d'information touristique, nous demandons quel est le logement le plus
calme. On nous répond qu'il s'agit probablement de Keleş
Pension. On verra plus tard comment c'était loin d'être le cas. Un ado vient nous
accrocher et nous amène jusque la pension. Sur place, le lieu est très moyen,
la douche est particulièrement minable. Dans
l'après-midi, on va à la vallée des pigeons. Elle s'appelle Uzundere
Vadisi en turc. Comme son nom l'indique, nous nous sommes
fait pigeonner. Sur le chemin, nous visitons une église dont tous les piliers
ont été coupés. Une légende courrerait comme quoi il y a des trésors au pied des
piliers. De ce fait, un massacre général a été organisé dans bon nombre d'églises.
Le début de la vallée des pigeons s'accède
facilement, un long chemin tout droit. Tout d'un coup, on arrive dans un vignoble,
des sentiers devenant quasiment disparus. Aller à droite à gauche amène dans des
fonds de vallées dangereux. On est obligé faire demi-tour. Comme pas mal de monde
je suppose, nous tentons de rejoindre la route d'Uçhisar,
c'est ce qui est le plus proche et ce qui permet de contourner le problème. Seulement,
la roche c'est du tuf, c'est ultra friable. Bien en hauteur dans la pente, Les
Astres sont en difficulté. Alors que j'essaie de l'aider, accroché à une racine,
c'est la perte d'équilibre et la racine lâche. Ca a été une bonne dégringolade
dans la poussière, mais par chance, plus de peur que de mal. Y'a
des traces comme quoi on est pas les premiers ;-) En
remontant, nous arrivons au super Mehmet-Shop de Kaptan
Osman. A quelques mètres près, nous aurions été le spectacle de centaines de touristes
glauques. Route
vers Uçhisar, village apparemment incroyable et magnifique.
Le soleil tape dur et c'est crevant de chaud. Au coeur du village, il y a un immense
piton rocheux qui a été creusé de toutes parts. Ca ressemble à une fourmilière
géante. Le secteur est très touristique, mais la visite vaut tout de même le détour,
la vue est imprenable.
Uçhisar. |
Uçhisar. |
Il se fait tard, de ce fait, nous redescendons pour Göreme. Nous décidons de reprendre la vallée des pigeons,
mais par l'autre côté. En restant un peu plus en hauteur, nous pensons pouvoir
contourner les ennuis. Au bout de moins d'une heure, il faut bien l'avouer, nous
sommes une nouvelle fois perdus. Nous allons de piton
en piton, de chemin en hauteur en sentier perché foireux, jusqu'à temps d'être
véritablement largués. Nous croisons trois touristes complètement désemparés aussi.
A force, en ayant vraiment ras le bol, nous reprenons la route. Tant pis...
Sur
la route, nous sommes accompagné par un guide (à quatre pattes et qui fait woufwouf).
Il ne nous lâche pas d'une semelle, sauf pour aller courir comme un vrai cinglé
dans les fourrés, un véritable obus ! Il est gentil et réclame des câlins.
A destination, nous lui disons au revoir à l'entrée du restaurant. Au Mercan,
nous y faisons un repas très consistant et bon. On nous sert un pain de 80 centimètres
de long, ça s'appelle un lavaş (orthographe approximative).
Par contre, on soupçonne les aubergines d'être responsables du lendemain. 6
octobre - Blouargh Nous
sommes malades comme des chiens. Euh non en fait, eux ils sont en bien meilleure
santé que nous. Ce sont surtout Les Astres qui sont à Bab
El Oued. Le seul trajet réalisable, c'est celui du lit vers la toilette miteuse. En
attendant, je vais tout lentement dans la Zemi Valley. Le début est intéressant,
il y a des cheminées de fées de forme très phallique. A midi, je ne sais prendre
autre chose qu'une pâtisserie légère. Après-midi
sans rien (Mehmet-Shop et cartes postales). Au soir, alors que je suis fortement
lassé de la masse touristique, je pars m'isoler dans un recoin difficile d'accès.
J'aime beaucoup être en hauteur, tout voir de loin, mais rester totalement inaccessible.
Zemi Vadisi. |
Göreme à l'heure bleue. |
La nuit est épouvantable. A minuit vingt, des gens arrivent. Boucan du tonnerre
durant deux heures. Je vais me plaindre assez sèchement, mais le chien est déchaîné
une bonne part de la nuit, le tam-tam du ramadan sillonne toute la ville à trois
heures du matin, Allah hurle à cinq heures. Quelle nuit de fou...
Ca existe le sommeil en Turquie ?
Le
lendemain matin, nous partons aussi sec. Le logeur roupillait (bien sûr !)
Il nous dit au revoir. -And
now, where are you going ? -Göreme.
-Göreme ?? Attends, t'as vu la nuit qu'on
a passé ?
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