8 octobre - Ortahisar

Au matin, nous filons vers la vallée blanche. Elle est un peu pénible du point de vue accès, parce qu'il faut sacrément aller vers le nord pour trouver son entrée. Ouais, nous les petits malins, on va essayer de couper hein ! Alors, on s'engage dans ce qui paraît manifestement être un raccourci. Après quelques centaines de mètres, nous trouvons bien entendu la pente de la mort qui tue. De ce fait, nous décidons de longer le bord de la falaise, jusqu'à trouver un endroit qui va. En passant dans un champ, une femme bien sympathique nous donne trois pommes chacun. Elles sont petites, très fermes, avec un goût délicieux et elles sont très juteuses. Au bout de vingt minutes, nous trouvons enfin un moyen de descendre. C'est un peu pentu, mais ça va bien.

La vallée est assez intéressante, mais je dirais tout de même que c'est un peu moins bien que la rose ou la rouge. Dans la partie nord, on trouve un nombre impressionnant de phallus. Certains sont franchement ridicules, ça fait bien rire. On profite d'un peu d'ombre pour prendre un repas léger, pain et miel. Sur le chemin du retour, nous croisons des femmes dans les champs. C'est un peu systématique, les hommes sont en terrasse en train de prendre un thé tandis que les femmes déterrent les patates, portent les fagots...






La vallée blanche.

Le retour vers Göreme est très lourd de chaleur, on cuit. Sur place, nous acceptons les services d'un gars qui nous propose un trajet vers Ortahisar. C'est un peu cher, mais la chaleur nous empêche manifestement d'y aller à pied. Nous faisons le trajet en Renault 12. C'est le grand standard là-bas, il y en a véritablement partout.

A Ortahisar, cette fois-ci, nous allons jusqu'au piton. Il n'y a pas d'entrée payante, on y accède en passant entre des maisons, un passage qui vraiment pose des questions, est-on chez quelqu'un ou non ? Au fur et à mesure, on approche le piton, jusqu'à trouver un escalier pas très bien entretenu, rentrant dans le dédale. Ce lieu est fantastique. C'est vraiment l'illustration de la machine infernale de Hayao Miyazaki : le château ambulant. La grande pierre déglinguée est creusée de toutes parts de manière complètement anarchique. Ca monte dans un dédale de galeries biscornues, le plus souvent le long de roches à l'épaisseur quasiment symbolique. On se demande comment ça tient et pourtant, pas une seule fois le sentiment d'insécurité. Ah là , c'est pas un endroit pour une vieille mamie poussive, mais qu'est-ce que ça vaut le coup. Le paysage est très beau, la visite mémorable.


Dans le piton d'Ortahisar.

La vue du village d'Ortahisar.

Une fois revenu les pieds sur terre, nous faisons un petit tour dans un magasin d'onyx situé juste à côté. Nous visitons l'atelier de fabrication. Celui qui ponce les pièces ne possède aucune protection. C'est la silicose assurée... Nous profitons de cette occasion pour acheter quelques pièces - au moins ça ne vient pas du Pakistan.

Chemin du retour, il n'est pas encore trop tard, alors nous nous dépêchons de rejoindre Aynali Kilise, afin de retrouver Süleyman et lui dire au revoir. Sur place, tout est ouvert, mais personne. (??) Quelques instants plus tard, nous le verrons sortir de l'église, encore ensommeillé. Le ramazan, c'est dur. Il roupillait dans un coin. Comme il fait froid, il nous loge dans un petit recoin de l'église. Thé et re-thé et rerere-thé, après deux bonnes heures de discussion, il nous invite chez lui, pour manger. Au niveau communication, ce ne sera pas facile, mais c'est une occasion unique.

Süleyman découvre un cyalume et il n'en revient pas. Il dit quelque chose comme "wallah-allah", de l'air de dire "J'y crois paaas". Après quelques derniers instants dans l'église, nous rentrons les sièges et les fleurs, puis nous repartons pour Ortahisar, chez lui. Lorsque le ramazan se termine, trente secondes après, il coupe un morceau de pain et nous en donne.

Dans sa maison, nous sommes accueillis par Nadie, sa femme. Ils préparent la table. Pour protéger le tapis, ils tirent la nappe sur leurs genoux, ils en font de même pour nous. Il y a beaucoup de pain, les Turcs semblent adorer le pain. Le repas est avalé à une vitesse supersonique. Oui c'est clair, ils devaient vraiment avoir faim ! Nous bien sûr, on peine un peu, mais on est bien contents d'être là. Après ce repas, tandis que Nadie est appelée par quelqu'un à l'extérieur, Süleyman tente de trouver une chaîne belge parmi... ses 500 et quelques chaînes de télé.

Le remerciant, nous prenons congé, parce que nous avons le chemin du retour à faire et nous sommes complètement vannés. Il nous accompagne jusqu'au croisement, nous ne nous perdrons pas cette fois. Sur la route déserte, il passe un camion, type sprinter. Miracle ! Je tends le pouce et il nous prend. Cool, ça fera déjà ça de fatigue en moins. Le trajet est rapide et nous arrivons à destination en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Le marchand de sable passe avec des brouettes pleines.


Suite de la visite ici...

Sinon : Départ - Avanos - Zelve et Paşabag - Çavuşin, Vallée Rose, Vallée Rouge - Uzundere, Uçhisar
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Six cent photos de Cappadoce sont disponibles ici.

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