7
octobre - Süleyman
Il
est encore bien tôt lorsque nous sillonnons Göreme au
hasard, à la recherche d'un endroit pour poser les sacs, un endroit pour dormir.
Un peu par hasard, nous arrivons à Şato Pension.
Nous sommes bien accueillis, les chambres sont correctes, nous demandons un petit
dej et nous l'avons. Au premier abord, tout paraît vraiment
très bien et ça remonte le moral, car Göreme-Dubrovnik,
ras la patate.
Ainsi,
la matinée avance. Nous partons visiter le musée de Göreme,
réputé et je le crains, ultra-touristique. Bilan : effectivement, certaines églises
sont belles, mais :
-C'est
une fournaise de touriste. C'est imbuvable. Il y a certaines églises que nous
n'arrivions pas à voir, tellement il y avait des files de dizaines de personnes,
toutes par bus entiers, attendant comme des moutons.
Sous
un soleil radieux et très chaud, nous partons pour Ortahisar.
C'est un village comme Uçhisar, construit autour d'un énorme piton rocheux fourmilière, mais c'est beaucoup moins touristique,
plus nature - en un seul mot, mieux. La route est difficile, ça monte et on crève
de chaud ! On fait de multiples pauses. On remarque au passage qu'il y a un nombre
impressionnant de caves, voire de souterrains, servant au stockage de citrons.
on aurait bien aimer visiter ça, mais on n'a trouvé personne...
Quel dommage. Un peu plus tard, j'apprendrai que Ortahisar est un immense centre de stockage de citrons (en
provenance d'Adana) et de pommes de terre.
En
face du Kaya Camping, nous voyons un panneau indiquant
une église, Aynali Kilise (alias Firkatan). Un peu au
hasard, nous décidons d'y aller. Ce sera un des instants les plus magiques. Sur
place, nous trouvons le Mehmet habituel, gardien d'église.
Sauf que là Mehmet, il s'appelle Süleyman, et c'est
un gars fantastique. Son église est très intéressante et elle forme un réseau
assez vaste et varié. Elle est parcourue de tunnels menant dans des pigeonniers,
salles souterraines, puits, salle de refuge, monastère, etc...
Dans les tunnels, Süleyman ne s'éclaire pas. Il avance en marche arrière pour
nous éclairer correctement, alors que nous avons des lampes ! Il explique tout
détail par détail et c'est très intéressant.
A
la sortie de l'église, il nous invite à prendre un thé. Nous discutons en turco-germano-anglo-neerlando-français
durant deux heures. Un thé, puis deux, puis trois, tout ça sans rien demander,
juste par accueil, juste par gentillesse. Et c'est pas
fini, on verra comment demain, Süleyman nous étonnera encore. Un véritable soleil
ce type.
Nous
discutons aussi avec Arno, un allemand qui fait Frankfurt-Bethleem
à pied. Nous le recroiserons aussi plus tard. Après cette rencontre mémorable,
dont je reparlerai plus tard dans un document spécialisé sur cette église, nous
partons finalement pour Ortahisar ! Nous avons pris
tellement de bon temps avec Süleyman, nous arrivons au village bien tard, nous
devrons revenir. Le premier aspect est une ville authentique, loin de la merde
de Göreme. Nous allons jusqu'au piton, juste pour le localiser,
et décidons de repartir aussitôt, il est tard.
Les
Astres portaient le double voile pour se protéger du froid. Elle a eu le droit
à une question un peu déstabilisante :
Enfin
à Göreme, nous prenons un repas à Tardelli
Restaurant. C'est un repas à peu près correct. Une enfant se cache derrière un
meuble, elle est attendrissante. Elle s'appelle Cansu
(lire Tjansou), ça signifie lumière (vie ?)-eau.
La
nuit est noire d'encre, noyée de fatigue et de sommeil, très réparatrice. Du fond
de noter troglo, nous n'entendons pas le tam-tam et ça ne fait pas de mal.
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Sinon
: Départ - Avanos
- Zelve
et Paşabag - Çavuşin,
Vallée Rose |