
Est-ce que de visiter un hôpital abandonné représente un moment – un univers – très particulier dans l’urbex, au-delà de ce que l’on peut ressentir dans une usine abandonnée, une maison abandonnée ? L’ambiance turbo-glauque, les rémanences de la maladie, les chambres désertées et pétries de moisissures ? Jusqu’à trouver la morgue ? Visiter un hôpital abandonné est loin d’être anodin.
Pourquoi est-ce si particulier ? Les hôpitaux abandonnés se distinguent par leur charge émotionnelle et symbolique, liée à l'histoire humaine qui y est imprégnée dans la crasse des murs. Contrairement à une usine (qui évoque le travail industriel, la mécanique froide et l'obsolescence économique) ou une maison (qui renvoie à la vie quotidienne intime mais plus familière et domestique), un hôpital est un lieu de vie et de mort, de souffrance et de soins.
Les traces laissées – lits rouillés, dossiers médicaux oubliés avec des noms réels de gens réels, équipements chirurgicaux poussiéreux – rappellent des histoires personnelles de patients vulnérables, souvent tragiques. Cela crée une atmosphère de sanctuaire profané, où la déglingue et la violence du vandalisme s’étendent sur des espaces autrefois aseptisés, amplifiant le sentiment d'étrangeté et de mélancolie.
Une usine est plus mécanique et impersonnelle. On y trouve des machines géantes, des chaînes de montage figées, et une ambiance de déclin industriel. L'exploration y est marquée par moins d'empathie émotionnelle. Un hôpital, lui, est institutionnel et impersonnel, mais paradoxalement plus invasif : les chambres alignées comme des cellules, les salles d'opération vides, créent une ambiance morbide, souvent renforcée par le vandalisme – presque systématique – qui ajoute un ressenti d’énorme violence, voire même assez régulièrement d’un danger immanent que l’on ne peut pas réellement nier. On est rarement tranquille là-dedans.
Escalader une clôture, s’engouffrer à la va-vite au-dessus une porte verrouillée à demi-fracassée ; échapper à la vigilance de voisins excédés aussi. On se sent comme un aventurier découvrant un trésor caché. « C'est comme entrer dans un film d'horreur mais en vrai », disent certains. L'odeur de désinfectant rance mêlée à la pourriture, les lits tordus comme des squelettes. Ça évoque une tombe ouverte, plus viscéral qu'une usine poussiéreuse. En résumé, c’est un lieu de malaise.
Dedans, il faudra vite cartographier mentalement les couloirs, dans le but d’échapper aux casseurs, aux squatteurs. Les hôpitaux sont immensément majoritairement enfouis dans un tissu urbain dense, cela attire irrémédiablement toute la racaille possible et imaginable. L’hôpital abandonné concentre souvent tout ce qu’on peut de danger, entre les toxicos agressifs et les pilleurs violents. Une urbex dans un hôpital n’est pas forcément recommandable pour un débutant.

Le Rayon de Soleil
L'hôpital de l'implosion
La clinique Saint-Michel
L'hôpital Mouroir
La clinique Saint-Jean
La clinique de la vigne
Le sanatorium des vallées
L'hôpital surprise
Le sanatorium des hauteurs
Le sanatorium des bassesses
L'hôpital Petit Cheval
Le sanatorium de Bergesserin
Le sanatorium d'Angicourt
Le sanatorium d'Aincourt
L'hôpital de Jumet
L'institut chirurgical
L'hôpital à Malines
Le sanatorium Lemaire
Le sanatorium de Dreux
Le sanatorium Borgoumont
La clinique Ultra Violence
Trouver un hôpital abandonné en urbex est un coup de loterie. C’est un peu dénicher la perle rare, car il n’y en a pas tant que ça, et souvent le contexte de leur abandon est celui d’une reconversion envisagée, future et proche.
Pour les trouver, les amis en urbex sont souvent d’une aide précieuse. Au-delà de ça et dans un contexte solitaire, la presse est une aide radicale. Une fermeture d’un hôpital ne passe pas inaperçu. Faire des recherches sur les termes « hôpital abandonné », « clinique abandonnée » ne va pas du tout aider, car abandonné, cela fera tomber uniquement sur des sites d’urbexeurs. Le lieu sera invariablement protégé dans sa dénomination, tel par exemple je peux le faire avec « L’hôpital de l’implosion ». Où est-ce ? Sans prendre contact avec moi, très dur de le savoir.
Il faut faire des recherches sans guillemets, car trop exclusives, sur des termes tels : fermeture clinique, fermeture hôpital. Ca donne déjà une pléthore d’informations sur les crises hospitalières en France, un pays en faillite, qui ne réagit pas contre sa mise à mort programmée et son extinction. Les articles donnent des lieux potentiellement éloignés de chez toi, mais l’étude des articles donne des mots clés, des thématiques de recherche. Il est de fait que de screener sur le terme « sanatorium » est une aide immense aussi.
Attention à la visite d’un hôpital abandonné. C’est rarement pacifique. Comme j’ai pu l’exposer, ce n’est pas l’endroit le plus paisible du monde pour un débutant.
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